Du 17 mars au 3 mai 2024, le musée de la vallée de la Creuse propose de découvrir l’univers pictural de Christian Sorg. Pour l’occasion, un catalogue sera publié par les éditions Point d’Encrage.

Horaires d’ouverture

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi : 10h-12h et 14h-18h Samedi, dimanche et jours fériés : 14h-18h

Coordonnées

02 54 47 47 75 contact@museevalcreuse.fr Musée de la Vallée de la Creuse Parc de la mairie - 2 rue de la gare 36270 – éguzon-Chantôme

Sorg, traces et tracés dans la peinture


« Christian Sorg s’ est intéressé dès sa plus tendre enfance à l’ activité professionnelle de son grand père photographe : le face à face distancié avec le modèle photographié, sa présence dans l’ espace, le passage de l’ ombre à la lumière le marquent profondément. Sa formation débute aux Arts Appliqués, par le choix de l’ atelier de sculpture, demandant une maitrise essentielle du dessin. Puis L’ École Nationale des Beaux-arts de Paris, où il dessine toujours beaucoup, fréquentant assidûment le cabinet des dessins du Louvre, en contact avec les oeuvres de ses maîtres : Rembrandt, Poussin, entre autres, Goya, Velasquez et le Greco aussi, au Prado à Madrid qu’ il fréquente également (et où il fera résidence (Casa Velasquez).

Christian Sorg a été partie prenante d’ un moment très particulier de l’ histoire de la peinture en France celui de la re-fondation de l’ abstraction par le retour aux constituants essentiels du tableau. Couvrir une surface par la couleur, la diviser pour y travailler l’ espace, y inscrire une trace, il s’ y confronte comme les peintres de sa génération (notamment Supports/Surface), mais refuse tout système. Pourtant dès 1977, comme Christian Sorg l’ indique dans un entretien avec Marcelin Pleynet (exposition cahiers d’ Art, Paris) « ce qui échappe sur les côtés de la toile donne à lire la surface comme une impossibilité à n’ être qu’ un plan absolu ».

Dans ses œuvres, la couleur est bouillonnement, le geste ample, libre et généreux, mais loin d’un quelconque expression- nisme. L’ objet est motif, thème. L’ espace pictural que restitue Sorg est un chaos visuel mais c’ est déjà le chaos du Réel. « Sorg ne capte pas la ligne mais les traits, traits renforcés. Il vide le motif ou au contraire le sature pour atteindre dans les deux cas à un absolu qui est la matière, l’espace, le signe » (Hubert Lucot).

En refusant les méthodes toutes faites, pour rendre compte du Réel (grilles cubistes, nouvelle-figuration d’ après-guerre, etc..), il lui reste donc à inventer sa méthode. Il se trouve que son installation en 1992 à Calaceite en Espagne va le mettre en situation de donner un fondement à cet objectif. Car il y a un avant et un après sa découverte de Calaceite. Le peintre passe une grande partie de son temps à marcher, à observer, se perdre, à se laisser attraper par tout un tas de stimuli réels -bien enracinés- qui déclenchent une réponse créative, dans une impulsion profondément ressentie.

« Dans le travail qui se fait et se défait, s’ efface, se reconstruit, naît une écriture – transcriptions, traces, dessins, saisie calligraphique – qui font vibrer la totalité de ce qui est peint. Totalité mise en place à coups d’ essais de prises de risque et d’ approfondissement. Voilà ce qui fait innovation dans la peinture de Christian Sorg, par ce type d’ inscription en se situant dans le champ de l’ expérience, du possible. La peinture comme acte de présence ». François Jeune

Christian Sorg est une voix d’ aujourd’hui qui renoue avec les échos les plus lointains. A partir de l’ expérience vécue, physiquement éprouvée, il dessine, peint, trace et transpose sur la toile la présence des œuvres de l’ humanité des premiers jours, la fragilité du monde et de l’ environnement, l’ éphémère éclat de la vie ».

Pour en savoir plus: https://christiansorg.com/

L’exposition présente une trentaine d’œuvres, parmi lesquelles cinq toiles de la série « Los prados », montrées au public pour la première fois.

Pour l’occasion, un catalogue d’exposition est disponible à la boutique du musée.

« Je ne suis pas un peintre de paysage, mais d’être dans les lieux, des lieux de rochers, de chemins, de champs d’oliviers, cela, à différents moments, le soir, le matin, avec l’orage, la pluie, le soleil.

Richesse de formes, de couleurs, qui dans le cours du travail entraîne la réflexion de la peinture en train d’être.

Il ne s’agit pas, en ce qui me concerne, d’une image fixe de paysages, mais la peinture est faite aussi de l’ensemble de ces changements lié à la vie, dans le temps. »

Christian Sorg

Extrait du catalogue :

Sorg, traces et tracés dans la peinture, Ed. Point d’Encrage, 2023